Actualité médias : Nicolas Anelka dans 20minutes.fr
Nicolas Anelka, ou comment dénigrer la France
By Fabien CHAUVEL
Dans une interview accordé au journal internet 20minutes.fr il y a une semaine, l'international français Nicolas Anelka a fustigé la France, que ce soit au niveau de sa mentalité, de son système fiscal et de l'hypocrisie des Français (dont il fait parti, cela soit il dit en passant). Doit-on voir dans les propos de Nicolas Anelka une forme de vengeance, certes puérile, envers la France après son passé tumultueux avec le pays qui l'a vu naître et ses habitants ? Peut-être. Il ne faut pas oublier que Anelka a toujours été le mal-aimé du football dès son plus jeune âge, avec toujours comme accusation : "Mais vous avez vu comment il se la pète à seulement 20 ans ?" A maintenant 30 ans, soit dix ans plus tard, il n'a pas changé de mentalité et n'a pas mûri à ce niveau là. A croire qu'avec lui, tout tourne avec l'argent. Cela doit être le symptôme du Nicolas... Nicolas Hulot, c'est "Ecologie, Ecologie...", Nicolas Sarkozy, c'est plutôt "Pouvoir, Pouvoir...", et pour Nicolas Anelka, c'est donc "Argent, Argent...". Sur les trois, je sais pas qui vaut mieux que l'autre...
D'ailleurs, quand l'excellent Romain Scotto demande au joueur de Chelsea ce que sera son avenir après l'Angleterre, il répond : "Je peux partir au Moyen-Orient comme au Qatar, Abou Dabi ou aux Etats-Unis". Ou comment préparer une belle retraite dorée au soleil. Lui-même en est conscient. "Pourquoi mentir, je ne vais pas aller au Qatar pour jouer la Ligue des champions. De toute façon, ça n’existe pas. C’est la vérité." Cela a le mérite d'être clair, mais provenant d'un joueur du calibre et de la renommée de Nicolas Anelka, ce n'est pas très intelligent de sortir cela ainsi. Aux yeux des minots qui vont jouer le mercredi et le samedi dans leur petit club, Anelka donne une bien belle image du foot-business. A l'écouter, le football n'est pas un plaisir pour lui, c'est son métier, son gagne-pain, son business. Déplorable. Pour lui, il y a un problème de mentalité et d'argent en France. Il explique : "Quand tu as vécu et joué à l’étranger, tu ne peux plus revenir en France. [...] On attend de vous que vous vous cassiez la gueule. Ce n’est pas une façon de faire. De la part de tout le monde. En France, il y a un problème avec l’argent. [...] C’est dommage." En ces temps de crise, le bad-boy du football français ne mâche pas ses mots sur l'affichage en public de son argent et de sa belle petite fortune, quitte à déranger. A la question du journaliste "Vous ne comprenez pas que voir un jeune de 20 ans au volant d’une Ferrari puisse choquer ?", le Blues de Chelsea répond sans coup férir : "Non (sec). Je ne comprends pas. J’ai les moyens de le faire. J’achète. Si c’était à refaire, je le referais. [...] C’est faible dans la tête de réagir comme ça. Mais c’est typiquement français. Le Français, il cache ce qu’il a. Même s’il pouvait montrer plus, il cacherait." Le Français serait donc faible dans la tête selon Anelka. En rappelant que lui-même est français, et que nous aussi par la même occasion. Dire cela de ses compatriotes et concitoyens, cela manque franchement de délicatesse... En excluant le côté sportif, Nicolas Anelka refuse même tout retour en France. Pour une question d'argent, bien évidemment. Pour lui, donner de son salaire et de son argent à l'état est inconcevable. "Je ne veux pas jouer au foot et payer (ndlr, aux impôts) 50% de ce que je gagne. L’argent que j’ai, il est pour mes enfants (ndlr, il n’en a qu’un pour le moment). Si je peux leur offrir quelque chose, je le ferais là où il n’y a pas de fiscalité." Il veut donc garder son argent pour SON enfant (et pas ses enfants...). L'art de se tirer une balle dans le pied. En étant plus clair, familier et vulgaire, il veut garder son pognon pour sa gueule ! Quitte à choquer. De toute façon, selon lui, "la France est un pays hypocrite."
"Les journalistes, ils sont graves"
Après avoir parlé argent, problème de fiscalité et attitude choquante de Nicolas Anelka, Romain Scotto a pu aborder le sujet, tout aussi épineux, de l'Equipe de France, et de son sélectionneur adoré et adulé par les 60 millions de Français, Raymond Domenech. On connait notre Tonton Raymond national pour ses frasques télévisuels et sa provocation légendaire lors des conférences. Rappelez-vous l'avant-match contre la Serbie au Stade de France et ses paroles, dédiées aux journalistes venus en nombre au point presse... "Il y a du monde aujourd'hui... L'odeur du sang vous intéresse... C'est du deuxième degré... Même pas... Heureusement que les lois d'exception et la guillotine n'existent plus, sinon certains parmi vous se feraient un malin plaisir de m'envoyer sur l'échafaud... Mais peut-être que j'aurais été mieux servi si j'avais tué quelqu'un..." Intelligent, n'est-ce pas ? A croire que Domenech et Anelka sont père et fils et qu'on nous aurait caché quelquechose... Concernant ces provocations, l'attaquant français rejette la faute sur les journalistes (bien sûr!) qui ne cherchent que cela pour lui. "Quand je vois les questions des médias français… Ils cherchent toujours quelque chose. Nous les joueurs, on grille les provocations. On en parle. On se dit, «les journalistes, ils sont graves»" Serais-je donc grave ? Vincent Duluc, Bernard Lions, Hervé Penot, Pierre Ménès, Guillaume Carnec, Arnaud Bodin, seraient-ils tous graves ? J'en doute, mais si Anelka le pense... En même temps, pour justifier les écarts et bêtises de Domenech, on rejette la faute sur quelqu'un d'autre, le journaliste. C'est qu'il ne doit pas avoir 36 000 arguments pour défendre Domenech, l'indéfendable (pire que le Diable en personne!). Sans oublier que si il y a cassure entre les joueurs de l'Equipe de France et le public, c'est la faute à qui ? La faute aux médias pardi ! A croire que nous sommes Satan et qu'on ne cherche que le mal. Cela s'appelle de la paranoïa Monsieur Anelka ! On a pu aussi effleurer le sujet toujours aussi brûlant de la main de Thierry Henry, où Anelka ne comprend pas les foudres des médias et des français en disant, s'il avait été à la place du Blaugrana, "j’aurais qualifié la France et c’est tout". N'oublier pas ces belles paroles politiciennes... Tricher fait parti du jeu, il n'y a rien de scandaleux à marquer de la main, l'erreur est humaine, le principal, c'est d'aller en Afrique du Sud. Pour être éliminer par le Mexique et l'Uruguay, Yeepeee !
En plus de critiquer la France, les Français, les médias, Nicolas Anelka se plaint d'un manque de soutien du public français. En même temps, quand on voit la communication de Domenech, le jeu proposé et le coaching du même sélectionneur, faut pas s'étonner si les 3/4 des amateurs de football boudent l'Equipe de France. Quand Romain Scotto demande à Anelka s'il comprend les doutes des Français, il rétorque "Quand Raymond Domenech a dit on va en finale en 2006, ça a fait rire." Certes, on l'a perdu contre l'Italie. Mais le sélectionneur français a dit la même chose en 2008 lors de l'Euro. Résultat : un point contre la Roumanie, deux défaites contre la Hollande et l'Italie et une attaque vierge. Alors, là-dessus, l'argument ne tient pas, mais alors pas du tout ! Avant de conclure que "c’est avec Domenech qu['il a] les meilleurs rapports." Comme dit l'adage, "qui se ressemble s'assemble". Cela explique pourquoi ces deux truglions (dans le mauvais sens du terme) du football français s'entendent aussi bien !
Dans tout ce micmac à allure de calambouille besogneuse, il faut retenir quatre points. Tout d'abord que les impôts, c'est pas bien. Cela priverait l'enfant (ou plutôt LES selon Anelka, qui aurait donc des enfants cachés) d'avoir tout ce qu'il rêve à Noël (une Rolex, une tétine en diamant, une Ferrari à 10 ans, un iPhone à 5 ans, etc etc...). C'est vrai, pauvre enfant, il serait défavorisé et aurait des difficultés à boucler les fins de mois. Pauvre bout d'chou ! Ensuite, second point, les journalistes sont méchants et ne cherchent qu'à détruire l'Equipe de France. En même temps, est-ce que l'Equipe de France fait quelquechose pour qu'on l'apprécie ? Je ne pense pas, Henry le prouve, Anelka le démontre et l'applique en frappant des journalistes, notamment un confrère de L'Equipe. Puis, troisième point, en France, on a pas le droit d'acheter, de s'afficher et de dépasser les limitations de vitesse avec sa grosse voiture. C'est vrai que vu comme ça, on a tout de suite envie de fuir la France... Enfin, quatrième et dernier point, Raymond Domenech est quelqu'un de sympa, intelligent et qui a une science du football incomparable. J'y avais pas pensé dis-donc. Il est vrai que, quand tu demandes ta compagne au mariage après une nouvelle déroute des Bleus, c'est signe de professionalisme. J'avais pas analysé cela ainsi. Heureusement qu'Anelka est là pour nous dévoiler la dureté de la vie en France et le génie de Raymond Domenech. Comme le dit Wikipedia, l'ami des étudiants, "Anelka est une mine d’or pour tous les journalistes désireux de faire des articles fracassants par sa capacité à sortir des petites phrases". Pour une fois que Wikipedia est véridique...
Après se pose la question et le débat : "Anelka doit-il rester en Equipe de France après ses déclarations dénigrant son pays natal ?" Personellement, la réponse est clair et sans appel : c'est NON. Si la France l'emmerde tant, pourquoi devrait-il porter le maillot Bleu ? Il ne faut pas avoir la mémoire courte. Dans France Football, il y a maintenant quelques années, ce même Anelka déclarait : "Je n’ai pas besoin de l’équipe de France." Si t'en as pas besoin, pourquoi tu viens ? Je trouve cela assez facile de dénigrer, critiquer son pays pour au final accepter de venir jouer pour toucher la prime de match (qu'il ne rend pas aux impôts cela soit il dit en passant aussi). Lui qui fait l'éloge de l'Angleterre comme Voltaire pouvait le faire à l'époque des Lumières, il devrait peut-être demander la nationalité anglaise et jouer avec la sélection anglaise. Mais non, il joue déjà avec les Bleus. L'Equipe de France est donc son seul moyen d'aller goûter au moins une fois à la Coupe du Monde et à ses primes plus importantes. Avouez que cela constitue une raison valable de jouer chez les Bleus. Rien dans la tête, tout dans l'porte-feuille. Voilà où en est rendu le football moderne international...