Football : Bayern Munich - Inter Milan (finale de Champion's League)

Publié le par Neibaf Levuahc

 

La taca taca tac tac tiqu' de Mourinho

 

 

 

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                               0   -   2    




By Fabien CHAUVEL

 

 

C'était une finale assez inattendue dans la confrontation qu'elle comporte. Certes, le Bayern Munich et l'Inter Milan sont des très bonnes équipes européennes, mais comment imaginer que l'équipe allemande, en totale déliquescence au début de saison, et l'équipe italienne, si maudite et mauvaise en Champion's League, auraient pu se trouver toutes deux en finale. On imaginait le Real Madrid, Manchester United ou encore le FC Barcelone. Rien de cela à Bernabeu. Pour autant, comme certains le craignaient à tort, on n'a pas eu le droit à une finale fermée. On a du jeu offensif très vif et une défense de fer côté milanais, et du collectif, avec quelques éclairs de Altintop et Robben côté bavarois. Avec en prime, pour le vainqueur, la possibilité de réaliser un triplé championnat-coupe nationale-Champion's League.

Dès la première minute, c'est l'Inter Milan et Wesley Sneijder qui se mettaient en évidence sur coup-franc. Mais la frappe était repoussée par Butt des poings (1'). Chacun des deux camps limitaient leurs prises de risques, se concentrant à ne pas perdre la balle et à jouer très défensif. On pouvait craindre tomber alors dans l'ennui prévu par de nombreux "spécialistes". On assistait à une véritable bataille du milieu de terrain, où les deux lignes défensives de quatre joueurs de l'Inter Milan gênait considérablement les Bavarois qui ne trouvaient pas l'espace nécessaire. La bagarre tactique avait bien lieu entre le maître Van Gaal et l'élève Mourinho. L'étincelle côté allemand ne pouvait venir que de Robben ou d'Altintop. Le premier cité débordait Chivu, bien en délicatesse lors de cette finale, éliminait Samuel et centrait en retrait vers Olic. Mais le Croate, qui avait fait si mal à l'Olympique Lyonnais, ratait sa reprise plat du pied (9'). Sur le dégagement de Julio Cesar, Eto'o combinait avec Maicon. Le latéral brésilien tentait alors sa chance, mais sa frappe à ras de terre passait à droite des buts de Butt (sans aucune volonté de redondance de ma part) (11'). Le même Maicon se replaçait devant les projecteurs des caméras de télévision. Sur corner, le Brésilien comettait une main flagrante volontaire (je précise) en pleine surface de réparation pour enlever le ballon de la tête d'un Bavarois. Le pénalty semblait alors indiscutable, mais M. Webb ne jugeait pas la situation de la même façon que la grande majorité des spectateurs avisés de la finale. Le jeu était hâché, l'arbitre étant l'acteur principal de la rencontre. Et c'était par conséquent sur coup de pied arrêté que les Milanais s'illustraient. Aux 30 mètres, plein axe, Sneijder de son pied droit décochait un véritable missile qui prenait la direction du petit filet intérieur des buts allemands. Mais le portier Butt sortait le grand jeu et détournait la tentative du Néerlandais. Le Bayern restait trop timoré pour espérer quelque chose de concret, malgré une belle possession de balle (60 % environ). Et ce n'était pas la pâle reprise de volée de Robben à l'entrée de la surface (qui a du tuer un pigeon madrilène cela soit-il dit en passant) qui allait inquiéter Julio César. Les défenseurs de l'Inter étaient très disciplinés, et pratiquaient un jeu très propre. Les puristes ont apprécié, les footix beaucoup moins. Alors qu'on voyait très mal comment ce match pourrait se débloquer, un homme sortit de l'ombre. Sur un long dégagement anodin de Julio César, Milito déviait la balle de la tête vers Sneijder, qui lui remettait le cuir dans la profondeur sous forme de long une-deux. Milito profitait alors du leste de marquage de Demichelis pour défier Butt. D'une subtile feinte de frappe, Butt se mit à terre et l'Argentin n'eut plus qu'à piquer son ballon pour faire trembler les filets (0-1, 35'). Le match semblait lancé, mais les Bavarois manquaient de créativité et d'explosivité devant, tandis que l'Inter Milan restait intraitable défensivement. Le Bayern Munich avait l'occasion d'égaliser par l'inévitable Robben, mais sa tentative dans l'arc de cercle de la surface de réparation italienne lorgnait avec la lucarne de Julio César (41'). Piqué par ce sursaut allemand, José Mourinho ordonnait à ses joueurs de se remobiliser. Aussitôt dit... Aussitôt fait ! Dans la profondeur, Sneijder lançait Milito qui lui remettait le ballon au point de pénalty tel du caviar donné à un cochon pour le remake inverse du premier but. Mais Sneijder se heurtait à Butt, l'homme de la première mi-temps côté bavarois (42'). Et c'était donc avec un avantage mérité que les hommes de Mourinho rentraient aux vestiaires.

 

Et Milito enrhuma Van Buyten...

 

Le début de la seconde mi-temps fut alors totalement à l'avantage des hommes de Van Gaal. Et surtout à l'avantage d'un homme, qui pendant un quart d'heure, va provoquer une misère terrible à la défense de l'Inter Milan : le Turc Altintop. Dès les premières secondes de la première période, il s'illustra en éliminant pas moins de deux défenseurs et centrant idéalement vers Müller qui reprenait le ballon, seul face à Julio César. Mais par maladresse ou inexpérience, le jeune allemand frappait sur le portier brésilien et la défense se dégageait (46'). Par la suite, Altintop continuait son one-man-show en profitant d'une rare tergiversation de la défense italienne. Totalement déstabilisée, elle laissait le Turc de Munich prendre sa chance. Mais le ballon terminait au ras du poteau, dans les petits filets extérieurs (54'). Dans son euphorie, Altintop prenait de vitesse Lucio et frappait dans un angle presque impossible. Sa tentative, qui a failli suprendre le portier Nerazurri, était finalement dans les gants de Julio César (60'). Puis, inexplicablement, Van Gaal le fit sortir dans la foulée. Un choix tactique curieux et criticable, qui coûte peut-être cher au Bayern. Entre temps, Pandev, le Macédonien, avait bien alerté Butt, mais le portier allemand restait toujours vigilant et préservait l'espoir des siens (47'). Altintop sorti, c'était donc Arjen Robben qui reprenait le flambeau pour amener l'étincelle divine. Sur coup-franc, le Néerlandais mettait un ballon fort dans la surface. Le ballon était repoussé vers Müller qui tentait la volée à l'instinct. Mais le ballon fut miraculeusement dévié de la tête par Cambiasso, alors que le cuir prenait la direction de la lucarne et que Julio César, masqué, semblait battu (63'). Un nouveau joker d'abattu. Dans la quasi-continuité de l'action, Robben s'amusait de Chivu et lâchait une frappe enroûlée à l'angle de la surface de réparation. Le ballon allait se loger dans la lucarne, mais Julio César justifia son statut de Top 3 des gardiens du monde par une détente splendide et une main ferme pour sortir le ballon du cadre (65'). Un nouveau joker, le joker de trop. Puisque dans ce scénario d'attaque-défense, où le Bayern jouait le tout pour le tout et l'Inter défendait très bas en laissant le seul Milito devant, c'est souvent (toujours) l'équipe qui subit qui réalise le gros coup. A la limite du hors-jeu, Eto'o sert Milito aux abords de la ligne médiane. L'Argentin traverse alors tout le camp du Bayern avec pour seul vis-à-vis Van Buyten. Milito, par sa conduite de balle, obligea le Belge à se poser sur le reculoir en laissant la manoeuvre à l'attaquant. Et dans la surface, d'un crochet jouissif, il enrhuma Van Buyten et crucifia Butt, tel Jésus sur la croix (0-2, 70'). Le match était scellé. Mourinho remportait sa bataille tactique avec Van Gaal et rapportait la Coupe aux Grandes Oreilles aux Intéristes, 45 ans après. Par son manque d'explosivité, jamais le Bayern n'a semblé en mesure de renverser la vapeur, et a même semblé impuissant après la sortie d'Altintop. Ils ont eu des occasions, sans les concrétiser. L'Inter en a eu moins, mais a claqué deux buts. Question de réalisme. CQFD.

José Mourinho remporte donc sa deuxième Champion's League avec deux clubs différents, et se lance à la conquête d'un nouveau challenge : remporter une troisième Champion's League... avec un troisième club différente. Puisque, selon toute vraisemblance, le technicien beau gosse portugais entraînera le Real Madrid la saison prochaine. Et vu l'effectif du Real, avec la patte de Mourinho, il semble que les Merengue seront (vraiment) à prendre au sérieux cette fois-ci. La saison prochaine s'annonce haletante. Mais maintenant, place à la Coupe du Monde !

 

 

Bayern Munich - Inter Milan : 0-2 (0-1)

Arbitre : M. Webb

Affluence : 80354 spectateurs

 

Buts : Milito (35', 70') pour l'Inter Milan

 

Avertissements : Demichelis (25'), Van Bommel (77') pour le Bayern Munich ; Chivu (29') pour l'Inter Milan

 

Bayern Munich : Butt - Lahm, Van Buyten, Demichelis, Badstuber - Robben, Van Bommel, Schweinsteiger, Altintop (Klose 63') - Olic (Gomez 74'), Müller

 

Inter Milan : Julio Cesar - Maicon, Lucio, Samuel, Chivu (Stankovic 68') - Zanetti, Cambiasso - Eto'o, Sneijder, Pandev (Muntari 79') - Milito (Materazzi 90'+2)

 

 

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Publié dans Football

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