Football : Coupe du Monde FIFA 2010 (Groupe C)

Publié le par Neibaf Levuahc

 

La Slovénie, tel un porc-épic

 

 

 

 

By Fabien CHAUVEL

 

 

Voilà la troisième groupe de cette Coupe du Monde qui entre en lice. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au niveau footballistique, cela commence aussi à monter. Après une première journée cahotique niveau football (heureusement que les Sud-Africains étaient là), la deuxième journée avait amorcé un changement dans le jeu. En ne prenant pas en compte la Grèce calamiteuse et le Nigéria absent, on a surtout vu une équipe sud-coréenne et une équipe argentine entreprenante, avec quelques beaux mouvements. Dans la foulée ce renouveau joyeux, on avait le droit pour le compte du premier match du Groupe C à un alléchant Angleterre-USA qui annonçait de belles promesses. Et ces promesses ont été bien tenues, avec un match attrayant et agréable à regarder, et une défense outre-Atlantique héroïque... Au contraire de celle outre-Manche. Concernant l'Algérie (l'un de mes chouchous), il faut bien dire que les choses se sont grandement compliquées face à un adversaire qui ne propose aucun fond de jeu (comme l'Equipe de France), mais qui pourrait aller loin dans la compétition avec sa défense de fer. Je vous propose un retour sur ces deux matchs du Groupe B avec un résumé accompagné de la fiche technique, de l'homme du match et du traditionnel "boulet" du match que j'affectionne tant.

 

 

When Green see red...

 

 

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Dans un Royal Bafokeng Stadium où l'on comptait davantage d'Américains que d'Anglais, la sélection de Fabio Capello a buté sur une équipe qui a confirmé son statut de finaliste de la dernière Coupe des Confédérations, qui avaient déjà lieu en Afrique du Sud, en guise de préparation à cette Coupe du Monde. Pourtant, les Anglais ont réalisé une entame parfaite en ouvrant le score par Steven Gerrard, venu ajuster de près le gardien américain Howard après une déviation subtile d'Emile Heskey (1-0, 4'). Le but le plus rapide de cette Coupe du Monde actuellement, ce qui valu une énorme colère du portier américain. Naïfs sur ce but concédé à la suite d'une touche, les Américains n'ont pas tendu l'autre joue et la partie s'est alors rapidement équilibrée. Fébriles devant leur cage, où les déplacements de Wayne Rooney les ont beaucoup gênés, surtout le pauvre DeMerit, qui manquait cruellement de vitesse, les joueurs de Bob Bradley ont réussi à poser le jeu là où leurs adversaires ont procédé par de grands ballons vers le puissant Emile Heskey. A force de persévérance, les Américains ont été récompensés de leur bonne volonté en se procurant quelques occasions, sans pour autant cadrer. Il n'en fallait pourtant pas plus pour égaliser. Sollicité sur une frappe à ras de terre d'une vingtaine de mètres de Clint Dempsey, aux apparences sans grand danger, Green, resté sur ses appuis, a vu le ballon glisser sur ses gants et rouler derrière sa ligne, écrivant une énième page de la chronique des maladresses des goalkeepers d'outre-Manche (1-1, 40'). La soirée aurait pu tourner au cauchemard des gardiens de but puisque Tim Howard était resté longuement au sol dix minutes auparavant après avoir été percuté par Emile Heskey, très en retard sur un centre d'Aaron Lennon et qui avait laissé beaucoup trop traîné les crampons sur le thorax du gardien. Au retour des vestiaires, les Américains ont continué à mettre le pied sur le ballon et se sont offert une énorme occasion par Jozy Altidore, qui a déposé Carragher côté gauche avant de voir sa frappe en angle fermé déviée miraculeusement sur le poteau par Green, dont l'intervention était encore loin d'être rassurante. Les Anglais peinaient à se procurer de véritables occasions. Seul Rooney et Lampard, de loin, inquiétait Howard, toujours très vigilant. L'entrée de Peter Crouch dans les derniers instants n'a rien changé et les finalistes de la Coupe des Confédérations, qui avaient alors battu l'Espagne et mené 2-0 contre le Brésil en finale, ont tenu bon. L'Angleterre devra donc batailler jusqu'au bout pour sortir de ce groupe C alors que la victoire lui tendait les bras. Jusqu'à ce que ceux de Robert Green s'en(-)mêlent.

 

                     

Lampard, comme tous ses coéquipiers, auront buté sur l'excellente défense américaine [Panoramic] 

 

Angleterre - USA : 1-1 (1-1)

Arbitre : M. Simon (Bra)

Affluence : 44 000 spectateurs

 

Buts : Gerrard (4') pour l'Angleterre ; Dempsey (40') pour les USA

 

Avertissements : Milner (26'), Carragher (60'), Gerrard (61') pour l'Angleterre ; Cherundolo (39'), DeMerit (47'), Findley (74')

 

Angleterre : Green - G. Johnson, Terry, L. King (Carragher 46'), A. Cole - Lennon, Lampard, Gerrard (cap.), Milner (Wright-Phillips 31') - Rooney, Heskey (Crouch 79').

 

USA : Howard - Cherundolo, DeMerit, Onyewu, Bocanegra (cap.) - Dempsey,  Bradley, Clark, Donovan - Altidore (Holden 86'), Findley (Buddle 77').

 

Homme du match : Onyewu (USA) : Il a été tout simplement héroïque. Quand on sait qu'il n'a pas joué depuis presque sept mois à cause d'une méchante blessure, on pouvait se demander dans quel état il allait aborder cette Coupe du Monde. Surtout après sa passivité sur le but britannique. Pourtant, il s'est ressaisi avant de devenir incontournable, dans les airs comme sol. Il a réussi à cadenasser Heskey et Rooney, et est même parvenu à prendre le dessus de la tête sur Peter Crouch et ses plus de deux mètres. Une prestation remarquable et remarquée. S'il continue sur ce rythme là, il va devenir une valeur sûre à ce poste et un atout indéniable pour nos amis d'outre-Atlantique. A noter aussi l'excellente prestation de Howard, le gardien américain, qui a lui aussi réalisé des prouesses dans ses buts en maintenant le match nul.

 

Boulet du match : Green (Angleterre) : C'était une évidence telle que cela devait arriver à l'Angleterre. Avec trois gardiens sélectionnés qui ne jouent pas la Coupe d'Europe, on ne peut prétendre avoir un gardien de bon niveau. Si ils veulent les Anglais, on leur donne Landreau (même Viviani si ils veulent...). Le pauvre Robert Green, gardien de West Ham, a été l'auteur du but cagade de cette Coupe du Monde. Sur une frappe anondine et a priori sans danger, il comment une faute de main grandiose qui fait actuellement le tour du monde. D'ailleurs, la presse anglaise se fait un malin plaisir à le fustiger en ce dimanche matin. Certain qu'il risque de vivre une Coupe du Monde difficile. "Je ne me trouve pas d'excuses", dixit-il. Encore heureux...

 

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Robert Green aura fait honneur à la réputation des gardiens anglais [Reuters] 

 

 

Une nouvelle histoire drôle de gardien de but 

 

 

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Les Algériens disputaient leur premier match de Coupe du monde depuis 1986 après 24 ans d'absence. Autant dire que la colonie algérienne à Polokwane, au stade Peter Mokaba, était importante. Car c'est tout un pays et surtout tout un peuple, de Marseille à Montréal, de Buenos Aires à Shangaï, en passant par Alger (bien spur!). Dans une première mi-temps intéressante mais assez pauvre en occasions, les deux équipes ont dû s'adapter à la pelouse en partie synthétique, une première dans l'histoire de la Coupe du monde - une surface hybride plutôt rapide, favorisant les rebonds hauts, que la France et le Mexique découvriront à leur tour jeudi. Les Algériens se sont mis en évidence dès l'entame de la rencontre sur un coup franc de Nadir Belhadj claqué en corner par Samir Handanovic (3'). Le gardien slovène a ensuite passé une demi-heure tranquille, jusqu'à ce qu'une tête piquée du défenseur Rafik Halliche, sur le deuxième corner algérien tiré par Ziani, l'ancien marseillais, lui donne des sueurs froides en filant au ras de son poteau (37'). Les Slovènes ? Pour dire vrai, l'homologue algérien d'Handanovic, Chaouchi, aux cheveux teints curieusement en blond n'a en revanche guère été inquiété par les Slovènes, même si une frappe plein axe de l'Auxerrois Valter Birsa lui a donné une occasion de s'envoler (42'). La seconde mi-temps fut alors beaucoup moins emballante que la première. Les coéquipiers du défenseur Antar Yahia, promu capitaine à la place du Lorientais Yazid Mansouri, laissé sur le banc par le sélectionneur Rabah Saâdane, ont repris leur timide domination après la pause. L'entrée, à l'heure de jeu, de l'attaquant vedette des Fennecs, Abdelkader Ghezzal, autre oublié du onze de départ, a alors fait basculer la rencontre, mais pas dans le sens prévu par Saâdane. Le buteur du club italien de Sienne a écopé d'un carton jaune sur sa première action, pour un tirage de maillot sur un joueur slovène (60'), puis un deuxième, synonyme d'expulsion, un quart d'heure plus tard en tentant de contrôler un ballon de la main dans la surface (73'). Une bêtise de mauvais goût et de grande importance. Puisqu'en infériorité numérique, les Fennecs allaient laisser les Slovènes venir sur leur but. Réputé excellent gardien, Chaouchi imitait le gardien anglais Robert Green, en accompagnant dans son but une frappe avec rebond de Koren, sous le regard dépité de Zinedine Zidane, présent dans les tribunes. La Slovénie remporte ainsi sans convaincre sa première victoire dans la phase finale d'un grand tournoi, après avoir échoué à l'Euro 2000 et au Mondial 2002, et prend, cerise sur le gâteau, la tête du groupe C devant l'Angleterre et les Etats-Unis. Pour les Algériens, la qualification semble énormément compromise alors que les Slovènes viennent peut-être d'acquérir leur billet pour les huitèmes. Avec leur défense hermétique, il sera difficile aux Anglais et Américains de troubler la vigilance d'Handanovic. Pour le plus grand malheur du football.

 

                     

Bougherra s'est démené, mais César et la défense slovène a parfaitement maîtrisé la situation [Reuters]

  

Algérie - Slovénie : 0-1 (0-0)

Arbitre : M. Batres (Gua)

Affluence : 30 000 spectateurs

 

But : Koren (79') pour la Slovénie

 

Avertissements : Ghezzal (60', 73'), Yebda (90'+4) pour l'Algérie ; Radosavljevic (34'), Komac (90'+1) pour la Slovénie 

Expulsion : Ghezzal (73')

 

Algérie : Chaouchi - Yahia (cap.), Bougherra, Halliche, Belhadj - Kadir (Guedioura 82'), Lacen, Ziani, Yebda - Djebbour (Ghezzal 58'), Matmour (Saïfi 80').

 

Slovénie : Handanovic - Brecko, Suler, Cesar, Jokic - Kirm, Koren (cap.), Radosavljevic (Komac 87'), Birsa (Pecnik 84') - Novakovic, Dedic (Ljubijankic 53'). 

 

Homme du match : Koren (Slovénie) : Sa frappe à l'entrée de la surface à dix minutes du terme du match vaut de l'or. La capitaine a montré l'exemple aux siens en étant présent au milieu et en verrouillant bien l'axe algérien Yebda-Lacen. Auteur d'une prestation correcte, son but vient récompenser l'abnégation slovène. Avec leur défense imperméable, il faudra se méfier de cette sélection et de son capitaine, qui possède un pied droit intéressant.

 

Boulet du match : Chaouchi (Algérie) : Malheureux soit-il ! Le pauvre gardien du club de Setif va pouvoir s'en mordre les doigts. Tout comme son confrère anglais Green, il commet une faute de main grossière et prive l'Algérie d'un point qui n'aurait pas été démérité. Au lieu de vouloir repousser le ballon, Chaouchi, trop sûr de lui, a voulu capter le ballon, malgré le rebond fusant de ce ballon tant décrié, la Jabulani. Une erreur terrible qui risque de coûter plus qu'un point aux Fennecs. La qualification vient certainement de leur filer sous le nez... ou entre les gants pour Chaouchi.

 

 

Chaouchi et sa coiffure spéciale nous fait une Green et c'est l'Algérie qui pleure [Laurent Pruneta]

 

 

Classement Groupe C :

 

1- Slovénie 3 points (+1)

2- Angleterre 1 point (0)

3- USA 1 point (0)

4- Algérie 0 point (-1)

Publié dans Football

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