Football : 1/4 finale de Coupe de France
Petit Quevilly est devenu grand !
By Fabien CHAUVEL
3 - 1
Est-ce vraiment une surprise cette qualification de Quevilly ? Personnellement, je suis tenté de répondre non à la question. En quarts de finale avec une défense inviolée, les Normands se retrouvaient face à des Boulonnais à la dérive en championnat, mais qui restait sur deux victoires assez miraculeuses. Dans un stade Robert-Diochon de Rouen totalement endiablé, rappelant la belle époque rouennaise, les Quevillais allaient faire plus que se qualifier. Ils ont littéralement balladé et trimbalé le néo-pensionnaire de Ligue 1, bientôt pensionnaire de Ligue 2. Avec un jeu léché, fluide, porté sur l'avant, les joueurs de Régis Brouard ont très vite fait exploser Bédénik, le portier boulonnais. Après seulement onze minutes de jeu, Coquio ouvrait le score, avant que Laup, l'homme du match (un but, deux passes décisives) ne profita des errements de Bellaïd pour marquer d'une frappe enroûlée dans la lucarne opposée. Malgré la réduction du score de Marcq juste avant la mi-temps, les amateurs n'allaient pas paniquer pour enfoncer le clou sur une action à montrer dans les écoles de football. Une touche de balle, jeu de passes simples, volonté d'aller vers l'avant et une conclusion merveilleuse de Ouahbi pour enfoncer le club de Jacques Wattez, qui ne voulait pas faire la Une de L'Equipe, mais qui l'a fait quand même. Avec un Rhouffier assez exceptionnel dans les buts, avec des interventions à la Bernard Lama de la belle époque, les banlieusards rouennais ont réussi à tenir ce score et cette qualification hautement méritée. Au porte de la finale, l'US Quevilly peut nourrir tous les espoirs, avec le plus intime de faire mieux que Calais... Après, quelques sceptiques me diront que "Oui, des amateurs en Coupe d'Europe, on va encore nous prendre pour des guignols !" Certes. Mais n'est-ce pas cela la beauté de la Coupe ? Personnellement, j'ai pris mon pied à regarder ce match, et une ambiance telle m'a donné des frissons. Alors, laissons vivre ce football. Et puis, tout comme Montpellier en Ligue 1, si ils en sont là, c'est qu'il y a une raison ? Evidemment que oui. Alors...
Soirée jusqu'au bout de la nuit... et de l'ennui
0 - 0 ( 5 - 6 tab. )
Que dire sur ce match ? Il fut d'une infamité innomable à ce niveau. Dans une ambiance digne de Louis II un après-midi de match, les deux équipes se sont tout simplement neutralisés, avec pour seule occasion franche la frappe de Niculae des 45 mètres pour Auxerre et la tête de Kezman sur le poteau extérieur pour les Parisiens. Si j'calcule bien, on arrive à deux grosses occasions en... 120 minutes ! Une bouillie de football fut mise en scène à l'abbé Deschamps. Même "Le Baltringue", le film aux 40 000 entrées de Vincent Lagaf', était d'une qualité infiniment supérieure à ce match. Dans une séance de tirs au but improbable, Quercia loupait le sixième pénalty auxerrois, pendant que le PSG le marquait par l'intermédiaire de... Claude Makélélé ! Le bon vieux Claude a enfin marqué un pénalty, chose qui ne lui est jamais arrivé (ou alors très très très très rarement). Outre la qualification qui offre un sacré bol d'air au club de la Capitale, ce que l'on retiendra de ce match, c'est le huis-clos bien évidemment. Avec la grande incompétence de Monsieur Brice Hortefeux dans le domaine sportif, le Gouvernement Français mené par notre nain cocaïnoman, le tsar Nikolaï III, avait donc décidé d'interdire Parisiens et Auxerrois dans les tribunes. Le truc que je comprends pas, c'est : pourquoi pénaliser Auxerre ? Qu'est-ce que le club bourguignon a fait pour mériter cela ? La patrie de Guy Roux n'est quand même pas le lieu de tous les débordements, et pourtant... Parti comme c'est, la demi-finale de Coupe de France du PSG se jouera-t-elle à huis clos ? Et la finale hypothétique du PSG au Stade de France se jouerait-elle à huis clos ? Franchement, quand les sportifs se mêlent de politique, c'est vite dans le bêtisier de Noël. Mais quand ce sont les politiques qui parlent de sport, on se marre quand on est un spectateur avisé du sport comme moi... Alors, chacun ses chiffons ! C'est comme si un chanteur de R'n'B ou de Rap se mettait à chanter de la vraie musique. Mais où va le monde ?
Un scénario digne de Coupe
4 - 3 ( ap. )
Whouawh' ! Voilà ma première impression après 120 minutes d'un match de football au scénario haletant jusqu'au coup de sifflet final. Dans un match où chaque équipe aurait pu l'emporté sans que l'autre puisse crier au scandale. Chaque équipe a eu l'occasion de prendre l'avantage sur l'autre. Dans une première mi-temps totalement à l'avantage des Monégasques, c'étaient les Sochaliens qui ouvraient le score sur un but plein de sang-froid de Boudebouz des 50 mètres sur un dégagement loupé de Ruffier. Mais par deux fois, par Puygrenier et surtout par Haruna et une frappe surpuissante de l'entrée de la surface, le club de la Principauté prenait logiquement l'avantage à l'entame de la seconde période. Mais en seconde période, Stéphane Dalmat, auteur d'une performance de niveau international, et Ideye redonnait l'avantage au score aux Franc-Comtois. Un avantage conservé jusqu'à... 10 secondes après la fin du temps additionnel et une frappe de Pino. Pourtant, les Lionceaux pouvaient tuer le match sur un contre à 3 contre 1 juste avant le but de Pino. Dans les prolongations, dans les dernières ressources physiques, Maazou profitait de l'excellent travail de Pino pour crucifier les Sochaliens. Malgré quelques rush de Mikari et Maurice-Belay dans les derniers instants, les hommes de Gillot quittaient la Coupe de France dans un match où ils ne peuvent regretter que ce contre à 3 contre 1. Maintenant, tel Barcelone en Champion's League, l'AS Monaco fait figure d'épouvantail. Grandissime favori, Guy Lacombe peut prendre sa revanche sur l'an dernier et remporter cette coupe de France avec Monaco, qui retrouverait alors un standing européen... Pour Sochaux, la fin de saison risque d'être bien longue le long du Doubs.
Le RC Lens un ton au-dessus
3 - 1
Ces quarts de finale se terminait par un RC Lens - AS Saint-Etienne, qui apparaissait, personnellement, comme un match pas super bandant. Et bien, mal m'en a pris pourtant de le regarder tout de même. Et j'ai bien fait. Grâce au but rapide de Mirallas après à peine une minute de jeu, le match a pu très vite se décanter. Les Lensois ont alors pratiqué un bon football, avec un excellent Akalé sur son côté droit. Percutant, cherchant très vite l'attaque, les Ch'tis ont mis en difficulté des Stéphanois qui ont certainement marqué trop vite. Le cul entre deux chaises, ils ne savaient plus quel Dieu invoquer. C'est alors qu'Eduardo, l'ancien guingampais, au bon souvenir de la dernière Coupe de France, remettait les équipes à égalité à la mi-temps en reprenant un retourné acrobatique de Yahia sur le poteau. En seconde période, beaucoup plus mordant, les joueurs de Jean-Guy Wallemme allait trouver la faille sur une erreur de Planté. Sur une sortie approximative dans les airs, le gardien remplaçant voyait Yahia reprendre le ballon de son crâne d'oeuf. A 2 buts à 1, la salade semblait bien bonne pour les Nordistes. Malgré une grosse débauche d'énergie de Rivière et une grosse qualité technique de Payet, les Verts n'allaient jamais se procurer l'occasion qui les auraient remis dans le match. Pire encore. Sur un contre, Bedimo décale subtilement Roudet qui marque dans le but vide pour clôre la marque. Avec un maintien assuré, les Lensois peuvent donc rêver d'une finale au Stade de France et d'une Coupe d'Europe. Ca serait une superbe récompense pour un club dont les supporters sont tout simplement magiques. Il suffit juste d'écouter et d'admirer le public Sang et Or à la mi-temps lors du traditionnel "Les Corons" de Bachelet. Une larme s'est écoulée de mon oeil pour glisser sur ma joue... Maintenant, je ne rêve que d'une chose : Quevilly - PSG et Lens - Monaco en demi-finale. Pour enfin obtenir un Lens - Quevilly en finale. Avec une telle finale, on aura du spectacle sur le terrain, mais aussi en tribune. La garantie d'une bien belle finale de Coupe de France que je m'empresserais de voir. C'est pas comme si le PSG irait en finale. Là, ça me ferait mal à mon coeur de sportif...
Rhoufir en tête et les Quevillais peuvent exulter : ils égalent leurs aînés de 1968 ! [DPPI]