Autres : Hommage à Laurent Fignon

Publié le par Neibaf Levuahc

 

Cette merde de cancer...

 

 

By Fabien CHAUVEL

 

 

La chanson disait : "Il est cinq heures, Paris s'éveille". Gai. Pour toi, Monsieur Laurent Fignon, il fut aux alentours de midi quand tu t'éteignais. Le destin tragique d'un homme qui n'aura connu que des hauts et des bas dans sa carrière, où son franc-parler lui aura fait défaut par moment, mais restera à jamais sa qualité principale. En ce vendredi 3 septembre, le double vainqueur du Tour de France Laurent Fignon repose à jamais au cimetière du Père Lachaise en compagnie des plus grands de tout genre, deux jours après avoir appris la terrible nouvelle le mercredi peu après midi.

Tout commence... "Valérie Fignon son épouse a la douleur d’annoncer le décès de Laurent Fignon aujourd’hui, mardi 31 août 2010 à 12h30 à l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité", a indiqué l'établissement hospitalier dans un communiqué. Le vainqueur des Tour de France 1983 et 1984 est décédé des suites d’un cancer des voies digestives qui l’affaiblissait depuis plus d’un an. Vainqueur de deux Tours de France, d’un Giro et de deux Milan-Sanremo, Laurent Fignon n’avait que 50 ans. C’est l’un des plus grands champions de l’histoire du cyclisme français qui disparaît. Coureur professionnel entre 1982 et 1993, il avait notamment remporté, outre ses deux Tours, le Giro 1989, Milan-Sanremo 1988 et 1989, la Flèche wallonne 1986 et le championnat de France 1984. Très célèbre pour une défaite, celle de huit secondes face à Greg LeMond sur le Tour de France 1989, Fignon était devenu après sa retraite sportive organisateur de course cycliste (Paris-Corrèze) puis commentateur à la télévision. Il a ainsi officié sur le Tour de France au micro de France Télévisions depuis 2006. En juillet, sur le Tour 2010, sa voix abimée avait ému beaucoup de personnes. Il assurait encore se battre et être sur le point de remporter la plus grande victoire de sa vie. Il s’en est désolé jusqu’à la fin. « J’ai remporté deux Tours de France mais on ne me parle jamais que de celui que j’ai perdu », disait souvent Laurent Fignon. Ce parisien d'origine a 23 ans quand il gagne son premier Tour de France. Pas exempt de blessures, doté d'une très grande intelligence de course, ce puncheur illumine l'année 1989, mais trouve sur la route du Tour l'Américain Greg LeMond. Les deux hommes vont se livrer un combat sans merci qui se termine sur les Champs-Elysées, où pour seulement huit secondes – le plus petit écart enregistré entre un vainqueur et son dauphin sur cette compétition - l'Américain lui ravit ce qui aurait pu être son troisième titre sur le Tour de France. Le champion se relèvera néanmoins de cette terrible déception quelques mois plus tard en remportant, record à la clef, le Grand Prix des nations à Cannes et finira l'année numéro un mondial. Pourtant, ce Tour, il l'a gagné. Plutôt deux fois qu'une même !

 

Jusqu'au bout il se sera battu...

 

La première, c’est en 1983. Il n’est qu’un jeune loup de 23 ans mais il vient de prouver sur la Vuelta, en aidant son coéquipier Bernard Hinault à l’emporter, qu’il était un redoutable coureur. Sur le Tour, il joue un peu de chance et récupère le maillot jaune à L’Alpe d’Huez. Le lendemain, il le consolide vers Morzine. Il ne le lâchera plus. Un an après son premier sacre, Fignon revient sur le Tour avec le maillot de champion de France sur les épaules. Hinault est parti, et les deux hommes se livrent un duel qui tourne court. Vers l’Alpe d’Huez, comme l’année passée, Fignon s’empare du maillot jaune en dégoûtant le blaireau. Il gagne en tout cinq étapes, mais c’est bien celle-là, malgré la victoire d’Herrera, qui marque les esprits. Fignon a 24 ans et deux Tours en poche. On lui en prédit beaucoup d’autres : il n’en gagnera plus aucun. Dans un livre paru en 2009, "Nous étions jeunes et insouciants", que j'ai eu l'occasion de lire, le coureur avait révélé sa maladie. S'il reconnaissait avoir, au cours de sa carrière, pris des amphétamines et de la cortisone, il n'établissait pas pour autant de liens directs avec son cancer. Proche de Laurent Fignon, le directeur sportif Alain Gallopin, qui fut un temps le kinésithérapeute du champion a déclaré à l'AFP : "C'est un frère que je perds. J'ai vu jusqu'à la fin un combattant. Lundi matin, on sentait encore qu'il se battait, il demandait des renseignements sur le traitement. Ensuite, son état s'est détérioré, il a 'décroché'. Mardi matin, on sentait que c'était fini. Il a été noble jusqu'au bout, comme il l'a toujours été. Il a donné tout ce qu'il pouvait. Quand il m'avait annoncé son cancer il y a un an et demi, il m'avait dit 'De toute façon, je n'ai pas peur de mourir'", a-t-il raconté.

Sa voix cassé sur ce dernier Tour de France avait choqué, mais surtout ému bon nombre de téléspectateurs. Pourtant, malgré sa maladie, jamais il n'aura renoncer à casser son contrat avec France Télévisions, malgré les propositions de Daniel Bilalian de privilégier sa santé avant le Tour. Mais non ! Le cyclisme, c'était SON truc ! Et pendant ce dernier Tour, il a toujours eu l'analyse juste, toujours ses mots acerbes mais si vrais sur les fautes tactiques de certains coureurs. Il était lucide et avait toujours ce sens innée de la course. Ses larmes sur le Tour 2009, lors de l'arrivée des Champs-Elysées, en direct sur France 2, ont montré Ô combien il voulait se battre, donnant rendez-vous pour l'an d'après. Son ultime combat s'est donc achevé. La maladie a eu le dessus sur un homme qui ne s'est jamais laissé marcher dessus. Trop forte. Impitoyable. Vrai saloperie. Cette merde de cancer...

 

Pour conclure...

 

Laurent, on t'aime toujours !

 

Et enfin terminer...

 

Chapeau l'artiste, MONSIEUR Laurent Fignon !

 

Quelques larmes avant de se reprendre... Le cancer doit être irradiqué. La lutte continue. Pensez à tous ces milliers, millions de malade comme le rappelait si souvent Laurent. Il n'était pas tout seul dans ce combat, mais la maladie l'emporte toujours. Il faut changer cela.

 

 


 

 


 

 

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